Note de l’équipe des porte-parole
En période de risque grave de pandémie – Quelle peut être la valeur ajoutée du SNRD ?
© GIZ/Gyamfi Ansa-Asare
Tout d’un coup, 2020 a pris un tournant monumental. Beaucoup de choses que nous tenions pour acquises ou que nous considérions littéralement comme naturelles ont changé du jour au lendemain. Enfin, pas tout à fait, mais ça en tout l’air soudainement. Le simple fait de maintenir des procédures de base régulières est devenu un véritable défi pour nos projets.
D’un autre côté, il existe des opportunités inhérentes aux changements que toute crise déclenche. Les processus d’adaptation peuvent évoluer au-delà du mode défensif, cette perspective négative qui nous pousse à ne réagir qu’aux pressions politiques ou à entraver l’impact pratique sur nos opérations.
Le BMZ par exemple, qui était déjà dans la phase de clôture d’un processus de réforme interne – BMZ 2030 – est en train de réévaluer et donc de recibler le processus. Sans surprise, la « santé », qui venait d’être retirée de l’ordre du jour, est de retour.
Quelles en sont les conséquences pour nous qui intervenons dans le domaine du développement rural ?
Tant le niveau conceptuel que le niveau opérationnel de la coopération au développement sont encore caractérisés par un certain degré de réflexion en silos. Nous devons veiller à ce que la priorité accordée à la santé ne nous détourne pas de notre travail.
Comment y parvenir ?
Nous devons attirer l’attention sur l’amélioration fondamentale que notre travail apporte à la résilience des communautés. Nous avons des arguments de poids. Le journaliste international Michael Pollan, célèbre pour avoir fait un lien frappant entre l’agriculture, la nutrition et la santé, a récemment parlé[1] de la CoVID-19, nous montrant à quel point ces questions sont intimement liées. Le nombre de décès dus à la COVID aux États-Unis indique que l’obésité et le diabète doivent être des facteurs associés aux causes de décès pendant la pandémie. En d’autres termes, notre travail avec les agriculteurs, les chaînes de valeur agricoles, est lié à la nutrition et à la santé. Nous le savons, nous devons le montrer et nous pouvons le faire.
Le réseau peut apporter une grande valeur ajoutée en combinant ces questions qui sont liées dans la réalité et qui sont également perçues par nos clients et bénéficiaires. Nous sommes dans une position unique pour surmonter de façon pratique les problèmes de la pensée en silos.
SNRD Afrique, avec ses 115 projets membres des départements Globe et Afrique, couvre plusieurs champs d’action dans les 5 domaines principaux, c’est-à-dire l’ensemble des 3 champs d’action sous « Un monde sans faim » – « Sécurité alimentaire et nutritionnelle », « Développement rural », « Agriculture » – ou le champ d’action « Développement du secteur privé et du secteur financier » sous le domaine principal « Formation et croissance durable pour des emplois décents ». Il est certain que le « changement climatique » et la « biodiversité » restent des domaines d’action centraux de nombreux projets SNRD, les « forêts » et l' »eau » jouent également un rôle dans certains de ces domaines.
Au nombre des 10 domaines d’initiative du BMZ 2030 – « Développement de la chaîne de valeur/lien d’approvisionnement durable », « Solutions numériques » et « Alliances (développement, climat) » doivent être mis en avant. L’engagement fort du BMZ pour les sujets du SNRD, en particulier la sécurité alimentaire et l’atténuation du changement climatique, se poursuit, mais la question de savoir si les allocations financières seront au même niveau que celles de l’époque glorieuse du SEWOH (jusqu’à présent 1,43 milliard d’euros pour 29 projets) demeure.
Tous ces contextes changeants nous obligent à repenser les concepts de développement, les modes de prestation et les cadres de collaboration et de communication des rapports. Il n’y aucune excuse, à plus forte raison pour un ancien de la pérennité tel que SNRD Afrika, de renoncer au changement et à l’adaptation.
C’est le moment de mettre en lumière les expériences et les enseignements de nos projets, et de positionner nos thèmes principaux dans le contexte du développement allemand et européen. Nous pouvons démontrer l’efficacité de la combinaison d’approches durables axées sur la demande à divers niveaux : local, national, régional et mondial.
Bien que les réunions en personne n’aient pas pu avoir lieu, les quatre groupes de travail ont organisé des webinaires, des visites virtuelles sur le terrain et l’ABIVCD a même organisé une conférence passionnante à l’aide d’outils numériques participatifs. Le groupe de travail sur le changement climatique (CCLNRM) prévoit des activités conjointes avec SNRD Asie.
PPARD a préparé ce bulletin d’information et Angelika Friedrich a planté le décor politique.
À ce stade de la réorientation, nous nous posons également la question en tant que projets (au nombre de 116) membres du SNRD :
- Nos 4 groupes de travail et communautés de pratique du SNRD cadrent-ils encore avec les priorités du BMZ 2030 ?
- Comment ces groupes de travail se positionnent-ils par rapport au BMZ 2030 ?
- Comment maintenir des normes de qualité strictes dans nos opérations prenant en compte de la pauvreté et de l’inclusion, en mesurant également l’impact sur l’environnement et le climat ?
- Comment pouvons-nous adapter nos modes d’exécution dans les projets, et également au sein du SNRD ?
Lors de notre prochaine réunion de pilotage le 9 décembre, nous discuterons et mettrons en pratique certaines de ces questions.
Dans ce bulletin d’information, nous souhaitons susciter votre intérêt et votre adhésion à notre tout nouveau groupe de travail sur les approches transformationnelles de la parité hommes-femmes en matière de développement rural. Nous sommes impatients d’aborder enfin cette question du genre comme un facteur de changement, avec l’engagement approprié. Nos remerciements à Miriam Heidtmann et à Sabine Müller pour avoir donné le ton.
Nous accueillons avec plaisir de nouveaux responsables dans les domaines essentiels du SNRD, entre autres, au Département technique (FMB) : Kirsten Hegener (Forêts, Biodiversité, Agriculture (4D20)), Petra Jacobi (Développement rural, Sécurité alimentaire (4D30)), Alexandra Müller et Henriette Hanf (Responsable de secteur et Service clientèle interne), Maria-Verena Spohler-Kouoh, Directrice nationale Afrique centrale (OE 1400) ainsi que les coordonnateurs des pôles verts, Dr. Bettina de Campos (Bénin) et des Programmes mondiaux, Helmut Albert (Conseil et innovation des politiques agricoles et Fonds i4Ag).
Tous mes vœux les meilleurs.
Porte-parole de l’équipe de gestion de la communauté (Rita Weidinger, Thomas Breuer, Lucie Pluschke, Joy Heitlinger, Koffi Souka).
[1] Niman Ranch online Live Panel, Resilience vs. Efficiency, 8 September 2020, YouTube