La crise de la sécurité alimentaire est évitée

Comment les cueilleurs de baobab survivent à la crise de la CoVID-19 au Mozambique

Transformation du baobab © Christoph Mohr, 2018.

Les effets de la CoVID-19 ont fragilisé les piliers des marchés internationaux

La poudre de baobab produite au Mozambique ne parvenait plus aux acheteurs habituels sur les marchés américains et européens, affectant également la société Baobab Products Mozambique, un partenaire du Centre d’innovations vertes. La société a non seulement perdu d’un coup ses clients à l’étranger mais ne pouvait plus acheter la récolte de la saison du baobab de cette année (mai/juin).

Cela a créé de grandes difficultés pour les cueilleuses de baobab de la province de Manica au Mozambique qui travaillaient avec la société depuis des années. En fait, les femmes étaient en passe de perdre ce qui était souvent leur seule source de revenu toute l’année. Sous l’effet de la pauvreté qui les guettait, les cueilleuses auraient pu vendre la pulpe aux vendeurs itinérants à des prix défiant toute concurrence sans pour autant pouvoir assurer leurs moyens de subsistance.

La solution ?

Un fonds d’urgence garantissant un revenu pour les cueilleuses et permettant à Baobab Products Mozambique de maintenir son pouvoir d’achat, sachant que le marché absorbera leurs stocks une fois que les lignes de transport rouvrent.

Dans cette optique, le Centre d’innovations vertes est entré en partenariat avec la Fondation Micaia pour établir un fonds financier adéquat. La Fondation Micaia joue un rôle d’intermédiaire dans le cadre de ce processus, achetant le fruit auprès de Baobab Products Mozambique et le stockant jusqu’à ce que le marché final soit à nouveau accessible.

Cet arrangement a été profitable pour les cueilleuses depuis un certain temps déjà – et le 21 mai, les premières cueilleuses ont reçu le prix convenu de 7 meticals (0,0834 Euros) par kilo pour leurs fruits. Le prix en 2019 était de 6 meticals (0,07149 Euros) par kilo et cette augmentation est également une motivation pour rester en activité de manière permanente. À ce jour, plus de 900 cueilleuses ont bénéficié des paiements. L’objectif est d’atteindre 1700 femmes pour leur permettre de survivre à la crise.

Les cueilleuses qui ont été aidées par la relance de leurs finances, peuvent également se focaliser davantage sur une gestion responsable de la pandémie. Toutefois, faire parvenir les informations des districts les plus pauvres et les plus reculés de la province de Manica au Centre d’innovations vertes prend du temps. Les familles sont très éparpillées et plusieurs communautés n’ont pas accès à un réseau de téléphonie mobile.

Pour cette raison, le Centre d’innovations vertes et la Fondation Micaia soutiennent les cueilleuses financièrement mais également dispensent des formations sur la prévention des infections afin de les instruire sur la pandémie de la CoVID-19. Chaque cueilleuse de baobab a également reçu des masques faciaux, des seaux et du savon.

Contact

Hanna Mathias