Contribution de la valorisation des Produits forestiers Non Ligneux
Dans la région de l’Extrême-Nord, il existe un fort potentiel des Produits forestiers Non Ligneux (PFNL) parmi lesquels l’Azadirachta indica (Neem)
© GIZ, 2017 ⎟ Amande de Neem
Le Neem est connu pour ses vertus thérapeutiques et comme insectifuge. Son huile est extraite à partir de ses amandes par les femmes de la région par méthode traditionnelle. On retrouve cette huile sur le marché sous forme de produits importés, attractifs et transformés au détriment de la production locale des femmes.
La contribution à l’économie locale
Par ailleurs, dans la région de l’Extrême-Nord, les femmes en zone rurale représente 50% des 35% de personnes pauvres. Pourtant, ces dernières contribuent à près de 60% de la production alimentaire en s’investissant dans les activités de production alimentaire. Dans le sous-secteur PFNL par exemple, on retrouve majoritairement les femmes dans la collecte des produits et en marge dans les maillons pourvoyeurs de revenus comme la transformation et de la commercialisation.
Fort ce constat, il est important de développer les chaines de valeur PFNL par une meilleure valorisation du potentiel porté sur la plus-value des produits. Cela représenterait une opportunité indéniable pour l’émergence de l’économie locale, surtout pour les femmes et les jeunes.
Raison pour laquelle le Programme d’appui à la mise en œuvre de la stratégie de développement du secteur rural volets Forets et Environnement (ProPFE) de la Deutsche Gesellschaft für International Zusammenarbeit (GIZ) GmbH en synergie avec le MINFOF, soutient le développement des chaînes de valeurs des PFNL. A cet effet, un focus a été mis sur l’accompagnement des femmes transformatrices des PFNL dans un processus de création de la valeur ajoutée des produits avec un focus sur l’huile de Neem.
© GIZ, 2018 ⎟ Formation des femmes en entreprenariat
© GIZ, 2018 ⎟ Mise en place des plantations
Depuis 2017, 76 coopératives constituées de 1271 femmes ont été mises en réseaux et grâce aux renforcements de leurs capacités managériales et techniques avec l’appui du ProPFE. Cela leur ont permis de s’intéressent davantage aux maillons autres que la collecte (production des plants, la transformation, la commercialisation de l’huile de Neem) et développer quelques partenariats d’affaires. Ce qui a également amené près de 50 jeunes à adhérer aux réseaux PFNL.
De plus, en 2018, cinq micro-unités de transformation ont été mises en place à Maroua, Yagoua et Kaélé (Extrême-Nord du Cameroun). Cela a permis d’augmenter la production d’huile, passant de 4420 à 10000 litres de 2017 à 2018 soit près de 27.900.000 Frs supplémentaires attendus et augmenterait les revenus de plus 100 ménages.
© GIZ, 2018 ⎟ Machine à presse d’huile de Neem
© GIZ, 2018 ⎟ Huile de Neem
« la tâche est devenue moins lourde avec la mise en place des micro-unités de transformation. Quand on n’était pas organisé, on faisait moins de 2000 Frs comme bénéfices par litre, la transformation de l’huile de Neem était moins attrayante et décourageante. Mais aujourd’hui nous parvenons à faire jusqu’à 3500 Frs de bénéfice au litre. Cela nous permet aujourd’hui de nous prendre en charge et contribuer considérablement à la scolarité, l’achat des médicaments et l’habillement des enfants ».
La perspective
Devenue une grande convoitise à l’échelle locale et nationale, l’huile de Neem mérite une attention particulière. En effet, la recherche poussée des marchés internationaux et les partenariats d’affaires avec les industries biochimiques et pharmaceutiques pourraient booster davantage le développement de cette filière au profit des femmes et des jeunes de la région de l’Extrême-Nord.
Auteure
Par Aoutacksa Abraham (GIZ/ProPFE)