Comment la gestion durable des sols est egalement avantageuse
sur le plan social

Sur la base d’augmentations de rendement impressionnantes

Cercle de chant des femmes ayant bénéficié de la formation de gestion durable des terres (SLM) à Gogounou, Alibori, Bénin
Photo:
@GIZ/Belvida Assankpon 

« Lorsque je ne connaissais pas la gestion durable des terres, il y avait des disputes constantes à la maison avec mon mari parce que je n’avais pas d’argent pour l’aider à faire face aux dépenses du ménage. Aujourd’hui, je suis émancipé. J’arrive à aider mon mari pour la scolarité de nos enfants. Aujourd’hui, c’est le bonheur total à la maison. Nous mangeons des repas très variés et nous sommes toujours rassasiés. Tout le monde est heureux à la maison », déclare Katoumi Orou Gani, cultivatrice de maïs dans le département d’Alibori, au nord du Bénin.

Au Bénin, les femmes possèdent souvent les terres les plus stériles, qui sont épuisées et donnent donc un rendement inférieur à celui des terres appartenant aux hommes. Pour des femmes comme Katoumi Orou Gani, les mesures de gestion durable des terres (measures for sustainable land management (SLM)) et d’adaptation au changement climatique, que promeut la composante de pays Bénin du programme global « Protection et Réhabilitation des sols pour améliorer la sécurité alimentaire », arrivent à point nommé pour améliorer la qualité de leurs champs et donc leurs récoltes et leurs rendements. Cela inclut, par exemple, l’utilisation de la mucuna (pois mascate) ou du pois d’Angole. Lors des sessions de formation sur SLM, femmes apprennent ce qu’est une bonne gestion des résidus de culture, et à quel point les engrais naturels tels que la bouse de vache sont efficaces et rentables. « Nous avions l’habitude d’utiliser des engrais chimiques et de brûler nos champs après avoir tout récolté », a déclaré Katoumi Orou Gani. Grâce à des méthodes de gestion durable des sols, les femmes ont pu augmenter considérablement le rendement de leurs cultures ces dernières années. L’augmentation des rendements de maïs est particulièrement impressionnante.

« Avant que j’apprenne à gérer mes terres de manière durable tout en obtenant de bonnes récoltes, mes terres étaient complètement dégradées. Depuis cinq ans que j’ai commencé à suivre les règles de la gestion durable des sols, mes récoltes n’ont cessé de s’améliorer. J’avais l’habitude de recevoir trois à cinq sacs de maïs (50 kg chacun) par hectare. J’ai utilisé le Mucuna pendant trois années consécutives et je peux maintenant obtenir 42 sacs de maïs par hectare. Je suis heureuse parce que je n’ai plus de dettes et que je ne dois plus dépenser autant d’argent pour acheter des engrais, ce que je n’aime pas. Le pois d’Angole et le mucuna m’ont facilité la vie », déclare l’agricultrice Gniré Guera, décrivant les changements qui ont fait la différence.

Gniré Guera et Katoumi Orou Gani sont représentatives d’un grand nombre de femmes de ce pays d’Afrique de l’Ouest qui, grâce au savoir-faire qu’elles ont acquis, sont en mesure de produire de meilleures récoltes et de générer des revenus plus élevés en vendant une partie de la récolte. Plus de 30.000 agricultrices ont été formées depuis le début du projet mondial. Près de 70 % d’entre eux ont pu améliorer de manière significative le rendement de leurs cultures.

La réussite économique est également perceptible sur le plan social. Elles se sentent plus considérées à la maison et sont en mesure d’aider leurs maris à inscrire leurs enfants à l’école, ce qui réduit considérablement les conflits familiaux.

Enregistrement du programme radio pour renforcer les capacités des agricultrices ⎮Photo: @GIZ/Belvida Assankpon 

Le paquet pays Bénin du Programme mondial « Protection et réhabilitation des sols pour la sécurité alimentaire » utilise également les médias locaux pour autonomiser les femmes travaillant dans l’agriculture. À l’occasion de la Journée internationale des droits de la femme, le programme mondial au Bénin a organisé avec 8 stations de radio locales un programme radio interactif pour les agricultrices de sa zone d’intervention. L’objectif de ce programme radio était d’encourager les femmes à continuer à mettre en œuvre des mesures de gestion durable des terres, en surmontant tous les obstacles, malgré la pandémie de COVID qui sévit dans le monde.

L’agriculture étant une activité principale pour ces femmes, leur réussite sur le champ contribue essentiellement à leur autonomie.

Au Bénin, on constate que les femmes rurales prennent de plus en plus la parole pour affirmer leurs compétences et leur volonté de contribuer au développement de leur milieu à tous les niveaux. Pour cette raison, elles apprécient également l’opportunité de s’exprimer et de s’encourager mutuellement à travers l’émission de radio.

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