Consentement Libre Informé et Préalable des populations autochtones et locales d’Afrique centrale
Consentement Libre Informé et Préalable des populations autochtones et locales d’Afrique centrale
Partage d’expériences des Projets du secteur forêt et environnement de la GIZ intervenant dans le Bassin du Congo
Photo: © GIZ
Réunis autour d’un webinaire, les projets du secteur forêt et environnement de la GIZ intervenant dans le Bassin du Congo ont partagé leurs acquis, défis et perspectives en matière de mise en œuvre du CLIP, en vue du développement d’une boite à outils sur la compréhension du CLIP
Les Projets du secteur forêt et environnement de la GIZ intervenant dans le Bassin du Congo ont saisi l’occasion d’un webinaire organisé le 03 mars 2021 sous le lead du Projet «appui régional à la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC)», pour partager leurs expériences et bonnes pratiques en matière de prise en compte du Consentement Libre Informé et Préalable (CLIP) des populations autochtones et communautés locales (PACL).
En effet, à la suite des allégations relayées il y a quelques années et relatives au non-respect des droits de l’homme et à la participation insuffisante des PACL à la gestion des forêts et paysages naturels, ces projets ont été interpellés et mènent diverses actions visant à améliorer le respect des droits humains dans les processus de gestion durable de la biodiversité.
Qu’avons-nous réalisé? qu’avons-nous appris et que nous pouvons partager? quels sont nos enjeux et défis?
Une fois le décor planté par deux interventions préliminaires, s’en est suivi le partage d’expériences entre les Projets à savoir: les deux projets régionaux du Programme Gestion Durable des Forêts dans le Bassin du Congo que sont les Projets «appui à la COMIFAC» et «appui au Complexe Binational Sena Oura – Bouba Ndjida (BSB Yamoussa 2)», le Programme de conservation de la Biodiversité et Gestion durable des Forêts (BGF) en République Démocratique du Congo et le Programme Forêt et Environnement (ProFE) au Cameroun.
D’entrée de jeu, Monsieur Basiru Isa du Réseau des populations autochtones et locales pour la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique Centrale (REPALEAC) a précisé que le CLIP est l’un des principes clés qui peut protéger leur droit à la participation. Loin de se limiter à une simple information et obtention du consentement, il implique une participation effective et significative des PACL.
Mesdames Kirsten Probst et Silke Hattendorff du département sectoriel du Siège de la GIZ (FMB) ont présenté l’approche basée sur les droits de l’homme, de la coopération allemande au développement.
L’approche basée sur les droits de l’homme de la coopération allemande au développement
© GIZ
Ainsi, la promotion de la mise en œuvre des standards et principes des droits de l’homme guide l’action de la coopération allemande au développement, qui se concentre sur le renforcement des capacités.
Le BMZ et le BMU mettent en œuvre une approche basée sur les droits humains. Dans le secteur de la Conservation de la biodiversité, la GIZ est guidée par les textes internationaux et régionaux relatifs à la conservation de la biodiversité et aux droits humains. Elle a élaboré un Cadre d’orientation sur les droits humains dans la conservation de la biodiversité.
Madame Nadège Takougang a partagé l’expérience du Projet appui régional à la COMIFAC dont l’un des volets d’intervention a pour objectif l’amélioration de la participation des PACL. Ce Projet accompagne le Parc National de Lobeke dans le processus de révision de son Plan d’aménagement, notamment dans la prise en compte des aspects liés aux droits de l’homme à travers des recommandations sur la prise en compte des éléments du CLIP et les aspects sur lesquels le CLIP pourrait être recherché. Plusieurs concertations et renforcements des capacités des acteurs ont été organisés. Il en est de même dans le cadre du processus d’élaboration du Protocole Communautaire Bio culturel de la communauté de Mintoum.
Madame Mignonne Kayoyo et Monsieur Elie Bahizi du Programme BGF se sont focalisés sur la foresterie communautaire et la conservation communautaire. Une étude sur l’implication des communautés dans la Concession Forestière des Communautés Locales (CFCL) de Bisemulu, a mis en exergue la prise en compte du CLIP et l’implication effective des PACL dans la cartographie participative de la CFCL, la mise en place de ses organes de gestion et l’identification des projets socio–communautaires. En matière de conservation communautaire, différents outils nationaux ont été élaborés en prenant en compte le CLIP. L’expérience du Parc National de Lomami, révèle des consultations effectuées pendant la création du parc, la mise en place des structures de gouvernance communautaire, la participation des acteurs aux différents processus.
Monsieur Jean Ondobo du Projet BSB Yamoussa 2, a partagé une expérience relative au processus de relocalisation des villages situés dans le Parc National Sena Oura au Tchad. Ce processus de déplacement volontaire des populations dont l’objectif est la préservation et la gestion durable de la biodiversité met à l’épreuve les droits humains et spécifiquement ceux des PACL. Le Projet BSB Yamoussa assure le respect des normes internationales en matière de relocalisation, à travers plusieurs concertations à chacune des étapes, la mise en place et le fonctionnement des comités de pilotage.
Mme Armelle Nitcheu du Programme Forêt et Environnement (ProFE) a ressorti les actions de renforcement des capacités multi acteurs des chefs traditionnels, leaders des communautés autochtones et des communes forestières partenaires. Des plaidoyers ont été menés, des dialogues communautaires effectués et plusieurs Mémorandum d’entente signés.
Ainsi, il faut: investir du temps et des moyens dans le renforcement des capacités, aller à la rencontre des PACL pour toucher du doigt leur réalité quotidienne, laisser les populations s’exprimer librement pour éviter des remises en cause fréquentes.
Ce partage d’expériences contribuera au développement d’une boite à outils sur la compréhension du CLIP. Il a: relevé la nécessité du renforcement des capacités qui guidera la mise en œuvre du processus CLIP, renforcé la synergie entre Projets sur cette thématique et permis d’identifier de nouvelles pistes de collaboration.
Auteur
Nadège Takougang