Quelles solutions technologiques les riziculteurs préfèrent-ils ?

Grow digital — Enquête de base menée en Afrique de l’ouest

Production rizicole améliorée au Ghana ⎮© Nyani Quarmyne/GIZ
Sur la photo, Mathew Abass, un agent de vulgarisation auprès de Tamanaa Rice Processing Factory, utilise l’application mobile PaddyBase pour enregistrer les sacs d’engrais qu’il fournit à Musa Dawuni, un cultivateur indépendant dans les locaux de l’usine à Nasia, dans la Région nord-est du Ghana en septembre 2019. L’usine et ses cultivateurs indépendants sont soutenus par l’Initiative africaine pour un riz compétitif (CARI) qui vise à relancer la productivité et à renforcer la filière riz. L’informatisation des opérations de l’usine, de la tenue des livres et des rapports avec les cultivateurs indépendants est en cours à l’aide de PaddyBase, une application développée par Crop2Cash une jeune entreprise basée à Lagos au Nigéria.

Conclusions de l’enquête

CARI a continuellement exploré l’utilisation de solutions technologiques pour aider à conseiller les exploitants sur entre autres, les pratiques durables. La discussion publique est très souvent centrée sur l’utilisation de smartphones et d’applications sophistiquées et a tendance à négliger les mécanismes plus traditionnels.

L’enquête a tenté de clarifier les préférences des exploitants quant aux diverses formes de solutions technologiques et visent plus particulièrement à explorer le taux de pénétration des smartphones chez les riziculteurs au Nigéria et au Burkina Faso.

La radio reste le dispositif technologique le plus répandu

Au Nigéria, 89 pourcent des exploitants interviewés ont indiqué posséder une radio. Au Burkina Faso, le total était de 92 pourcent. Lorsqu’il leur a été demandé s’ils utilisent la radio pour obtenir des informations d’ordre agricole, 87 et 95 pourcent des propriétaires de radio respectivement au Nigéria et au Burkina Faso, ont répondu par l’affirmative.

Les riziculteurs continuent d’utiliser les téléphones à fonctions

Bien que l’enquête ait montré qu’environ 87 pourcent des riziculteurs au Nigéria et 88 pourcent au Burkina Faso ont soit un smartphone ou un téléphone à fonctions, la plupart des exploitants continuent d’utiliser des cellulaires à fonctions simples (respectivement 74% et 77%).

Les exploitants ont accès aux smartphones grâce à des tiers

Au Nigéria, sur les 74 pourcent de riziculteurs ne possédant que des cellulaires basiques, plus de la moitié ont dit avoir accès à des smartphones grâce à leurs amis, enfants, conjoints, et autres membres de la famille. De façon similaire, sur les 77 pourcent de riziculteurs possédant des cellulaires à fonctions au Burkina Faso, plus des deux-tiers ont accès aux smartphones grâce à des tiers.

La plupart des exploitants utilisent les téléphones toute la journée

Au Burkina Faso, 56 pourcent des répondants ont indiqué utiliser les téléphones toute la journée, tandis que ce chiffre était de 27 pourcent au Nigéria. Trente-neuf pourcent des exploitants au Nigéria et 17 pourcent au Burkina Faso ont déclaré utiliser les téléphones le soir.

Les appels – la fonction préférée

Au Nigéria, 85 pourcent des exploitants ont indiqué que les appels sont la fonction la plus importante des téléphones, suivie du divertissement (6%), et des données mobiles (1%). Moins de 1 pourcent ont dit considérer les messages comme la fonction la plus importante. Cette tendance est beaucoup plus notable au Burkina Faso avec 97 pourcent des exploitants interviewés préférant les appels téléphoniques.

La plupart des usagers de smartphones au Nigéria savent comment utiliser l’appareil

Bien que la taille de l’échantillon soit petite, les utilisateurs de smartphones parmi les riziculteurs nigérians ont déclaré qu’ils trouvent les smartphones faciles ou très faciles à utiliser (98%). Aussi, presque tous les utilisateurs de smartphones au Nigéria ont indiqué qu’ils savent ce qu’est une application mobile (95%) et peuvent la télécharger (92%). Au Burkina Faso toutefois, les utilisateurs de smartphones semblent être moins familiarisés avec l’appareil, seulement 65 pourcent d’entre eux indiquant que les appareils sont faciles ou très faciles à utiliser. En outre, seulement 47 pourcent ont déclaré connaitre ce qu’est une application et 30 pourcent peuvent la télécharger.

Les usagers de smartphones achètent entre 100 et 1000 MB par semaine

Au Nigéria, la plupart des utilisateurs de smartphone (52%) ont indiqué acheter entre 100 et 500 MB par semaine. Près de la moitié des usagers de smartphones au Nigéria ont dit que la quantité de données qu’ils achètent n’est pas suffisante. Au Burkina Faso, la majorité (66%) a indiqué acheter entre 300 et 1000 MB par semaine. Tout comme au Nigéria, 42 pourcent des utilisateurs de smartphones au Burkina Faso ont déclaré que les données achetées ne sont pas suffisantes.

Les exploitants sont disposés à payer pour les informations agricoles

Les exploitants sont disposés à payer jusqu’à 3,5 USD par personne pour des consultations agricoles

Au Nigéria, lorsqu’il leur a été demandé combien ils sont prêts à payer pour obtenir des informations agricoles, une majorité de 37 pourcent a indiqué qu’ils pourraient payer entre 0,5 et 2,5 USD par saison. 23 pourcent ont déclaré qu’ils paieraient moins de 0,5 USD. Au Burkina Faso, la plupart des 40 pourcent ont indiqué qu’ils seraient disposés à payer jusqu’à 1,5 USD par saison. 26 pourcent ont indiqué être prêts à payer entre 1,5 et 3,5 USD.

Au Nigeria, une nette majorité préfère les formats audio

L’enquête a révélé que 80 pourcent des riziculteurs préfèrent recevoir les informations agricoles sous format audio, suivi de présentations graphiques (62%), de vidéos (58%) et de textes (50%).

Messages clés

CARI a déjà commencé à exploiter les informations obtenues de cette enquête pour ses activités sur le terrain, mettant l’accent sur les solutions basées sur l’audio ou l’USSD pour soutenir un plus grand nombre de riziculteurs.

À propos de CARI

L’Initiative pour la compétitivité de la riziculture africaine (CARI) travaille avec les petits riziculteurs du Nigeria, du Burkina Faso et de Tanzanie et explore en permanence l’utilisation des solutions TIC pour aider à conseiller les agriculteurs sur les pratiques durables et au-delà.

Contact

Auteur : Kemi Bamishaye, conseiller en solutions numériques (oluwakemi.bamishaye@giz.de)

Co-auteurs: Felix Frewer, responsable M&E (felix.frewer@giz.de), Laura Rondholz, responsable d la communications (laura-christine.rondholz@giz.de)