Restaurer les prairies et accroître la résilience au climat
Biochar provenant de la brousse en Namibie
Le biochar provenant de la brousse namibienne : un potentiel d’amélioration des sols,
les compléments alimentaires pour animaux et l’exportation ⎮©GIZ/Tim Brunauer
les compléments alimentaires pour animaux et l’exportation ⎮©GIZ/Tim Brunauer
Le projet GIZ de contrôle de la brousse et d’utilisation de la biomasse en Namibie a récemment publié une brochure contenant des directives pratiques pour la production et l’utilisation du biochar. Cette publication s’inscrit dans la stratégie globale du projet visant à promouvoir les chaînes de valeur qui aident les agriculteurs à créer et à diversifier leurs revenus, en surmontant le défi de l’empiètement de la brousse sur les écosystèmes de savane de Namibie.
En collaboration avec ses partenaires locaux du monde universitaire et du secteur privé, le projet de contrôle de la brousse et d’utilisation de la biomasse a élaboré une brochure qui fournit des conseils pratiques sur la production et l’application du biochar provenant de la brousse qui empiète sur les écosystèmes de la savane namibienne. La brochure s’adresse aux petits et grands agriculteurs qui s’intéressent au biochar pour leur propre usage mais aussi à des fins commerciales.
La biomasse ligneuse de la brousse est la principale matière première du biochar produit localement
L’initiative fait donc partie des efforts du projet de contrôle de la brousse et d’utilisation de la biomasse pour encourager les chaînes de valeur de la biomasse qui aident à contrer l’empiètement de la brousse en Namibie. On estime que plus de 45 millions d’hectares de l’herbe et des arbustes précédemment ouverts de la Namibie sont envahis par la brousse, ce qui a des effets néfastes sur la recharge de la nappe phréatique, la biodiversité et la productivité agricole du pays. Le phénomène, provoqué entre autres par la mauvaise gestion des pâturages et le changement climatique, s’est transformé en un obstacle qui entraîne une perte annuelle estimée à 100 millions d’euros pour l’économie namibienne.
D’autre part, l’empiètement de la brousse est devenu une base de ressources permanentes exploitables de manière durable de plus de 400 millions de tonnes avec une augmentation annuelle de plus de 10 millions de tonnes. Par conséquent, le projet de contrôle de la brousse et d’utilisation de la biomasse suit une approche de valeur ajoutée, qui permet aux agriculteurs de transformer le problème en une opportunité en utilisant la biomasse accumulée et en diversifiant les sources de revenus.
Il s’agit d’un projet bilatéral mis en œuvre par le GIZ depuis 2014 pour le compte du BMZ et du ministère namibien de l’environnement, des forêts et du tourisme, qui vise à améliorer l’utilisation de la biomasse de la brousse provenant de pâturages restaurés.
On dirait du charbon de bois – mais c’est quelque chose de plus : du biochar ⎮©GIZ/Tim Brunauer
Le biochar de brousse, un produit prometteur
En collaboration avec des partenaires locaux et internationaux, le biochar a été identifié comme un produit prometteur à base de brousse pour la Namibie grâce à plusieurs facteurs socio-économiques et écologiques. Par exemple, le biochar fonctionne mieux pour l’application au sol dans les conditions environnementales que l’on rencontre en Namibie :
- Des sols grossiers avec une faible capacité de rétention d’eau et de nutriments
- Faible pluviométrie
- Risque élevé de phénomènes météorologiques extrêmes tels que les inondations et les sécheresses
En outre, la Namibie ne dispose pas seulement des ressources nécessaires pour produire du biochar, mais aussi de la demande possible dans le vaste secteur agricole du pays.
Application de biochar sur la ferme Krumhoek. L’application de biochar peut
améliorer durablement les solspropriétés et séquestrer le carbone ⎮©GIZ/Tim Brunauer
améliorer durablement les solspropriétés et séquestrer le carbone ⎮©GIZ/Tim Brunauer
Il existe plusieurs possibilités d’utilisation sur ce front :
- Premièrement, il pourrait être appliqué aux champs de culture – le maïs, le millet perlé et d’autres cultures vivrières de base sont très courants en Namibie – afin d’améliorer les propriétés du sol, d’augmenter la résistance du sol au climat et d’améliorer ainsi le rendement global.
- Deuxièmement, le biochar pourrait être utilisé dans l’industrie de l’élevage du pays car il a des effets positifs sur la santé, le taux de croissance et les émissions de méthane des animaux, s’il est proposé sur une base de libre choix, car il absorbe les pathogènes de leur estomac.
- Dans les deux cas, le biochar convient non seulement aux exploitations agricoles de subsistance, mais aussi aux nombreux agriculteurs commerciaux.
Enfin, grâce à l’immense quantité de biomasse disponible dans le pays, l’exportation peut également être une option pour le biochar namibien. Le projet, en coopération avec ses réseaux européens de biomasse, explore actuellement les marchés internationaux afin de clarifier la faisabilité.
Si le biochar n’est qu’une chaîne de valeur émergente en Namibie, d’autres produits se sont déjà bien établis avec l’aide du projet de contrôle du buisson et d’utilisation de la biomasse, tels que le charbon de bois pour barbecue, le fourrage pour animaux et les copeaux de bois, créant des opportunités d’emploi pour environ 11 000 personnes dans le pays.
Informations complémentaires
Contact
Lorenz Schimetka (lorenz.schimetka@giz.de), conseiller technique, GIZ Bush Control and Biomass Utilisation (IDA.Project), Namibie